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L’utilisation de la Laque en Joaillerie

Lors de l’évènement “De mains en mains” organisé par la Maison Van Cleef & Arpels, j’ai eu la chance de participer à un cours d’initiation à la pratique de la laque en Joaillerie proposé par L’École des Arts Joailliers et animé par Catherine Nicolas, Meilleur Ouvrier de France. Découverte de l’utilisation de la Laque en Joaillerie et du cours “Pratique de la laque japonaise Urushi”.

La Laque : un art millénaire alliant finesse et tradition

La laque, trouve ses origines dans les terres anciennes d’Asie, où il s’est développé au fil des siècles pour devenir une forme d’expression artistique d’une beauté inégalée et d’une technicité remarquable. L’histoire de la laque remonte à plus de 7 000 ans en Chine, où l’on a découvert des artefacts remontant à la préhistoire et témoignant des premières utilisations de cette substance naturelle et résineuse (on ne sait toujours pas exactement où est née la laque). La technique s’est également propagée au Japon, en Corée et dans d’autres régions d’Asie du sud-est, chacune développant ses propres variations et raffinements dans l’art de la laque.

armure de samourai laquée ©Sotheby's
Armure de samouraï avec le menpō laqué rouge ©Sotheby's

La laque est issue du suc du laquier, communément appelé Rhus verniciflua (ancienne appellation) ou Toxicodendron vernicifluum, dont la sève (“suc”) est une émulsion contenant une fraction aqueuse et une fraction organique. Les artisans ont appris à extraire ce suc de l’arbre, à le manipuler et à l’appliquer sur divers supports pour créer des objets à la fois décoratifs et fonctionnels. Le processus de création de la laque est méticuleux et exigeant. Il commence par la récolte du suc de l’arbre à laque, suivi de son filtrage et de son mélange avec des pigments naturels pour créer différentes couleurs. 

La laque en Joaillerie
Le suc récolté sur le laquier ©Tous droits réservés

L'utilisation de la Laque en Joaillerie

La laque en Joaillerie apporte une dimension artistique unique dans la création de bijoux d’exception. L’utilisation habile de la laque par les artisans confère à ces pièces une touche de sophistication et d’élégance, faisant de chaque création un chef-d’œuvre captivant et recherché dans le monde de la Haute Joaillerie. Les artisans laqueurs appliquent la laque avec minutie, créant des surfaces lisses et brillantes qui mettent en valeur les détails complexes des bijoux. Cette technique exigeante nécessite souvent l’application de plusieurs couches de laque, suivies d’un polissage méticuleux pour obtenir la finition souhaitée.

Le maitre Junichi Hakose lors du laquage de papillons pour la Maison Van Cleef & Arpels ©Van Cleef & Arpels

Découverte de la Laque avec L'École des Arts Joailliers

Lors de l’évènement, j’ai eu la chance de participer à un cours sur la laque sous le regard expert de Catherine Nicolas, Meilleur Ouvrier de France. Après avoir introduit l’histoire de la matière, ses différentes utilisations ainsi que les différentes techniques utilisées nous sommes passés à la pratique.

©L'École des Arts Joailliers

Dans un premier temps nous avons choisi un papillon déjà laqué (car la laque prend énormément de temps à durcir). Pour ma part j’ai choisi un fond noir. Ensuite, il a fallu choisir un modèle parmi une sélection ou en dessiner un selon ses propres goûts. Une fois ce choix fait, nous avons retracé notre dessin sur du papier Washi.

©L'École des Arts Joailliers

Ensuite nous avons repassé notre calque de l’autre coté avec de la poudre de coquillage appelée Gofun qui permettra de laisser des traces de notre motif sur le papillon pour simplifier le travail.

©L'École des Arts Joailliers

Une fois ce transfert réalisé (pas concluant pour ma part comme vous pouvez le constater) nous sommes passé à la technique du maki-e qui consiste à appliquer de la laque rouge et à saupoudrer de la poudre métallisée afin de faire ressortir un motif.

Une fois cette poudre dorée appliquée grâce à un tube en bambou muni d’un tamis à son extrémité (Funzutsu), la pièce est nettoyée avec un pinceau rèvélant ainsi le motif recherché.

©L'École des Arts Joailliers

Ensuite, il a fallu tracer le reste des motifs de notre design initial avec différentes couleurs de laque. Pour ma part j’avais choisi de faire des volutes en laque rouge et des petites fleurs dans un esprit japonisant.

Le résultat est plutôt concluant pour un premier essai meme si on devine des gestes hésitants. Dernière étape, je décide d’ajouter des petits morceaux de nacre au centre de mes fleurs afin de profiter de l’iridescence offerte par la matière.  

PRATIQUE DE LA LAQUE JAPONAISE URUSHI

Si vous souhaitez également vous initier à cet art voici le lien pour voir les prochaines sessions disponibles.

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Créée en 2012 avec le soutien de la Maison Van Cleef & Arpels, la mission de L’École des Arts Joailliers est de diffuser la culture joaillière auprès du public le plus large, à Paris et dans le monde. Au travers de cours pratiques dispensés par des experts passionnés, de vidéos, livres, conférences et expositions. L’École initie à l’histoire du bijou, aux savoir-faire joailliers, et au monde des pierres.

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