Les bijoux Consulat et premier Empire

La France vient de connaître une des périodes les plus troublées de son histoire. La Révolution a bouleversé toute la société́. 

L’ancienne noblesse est appauvrie et en grande partie exilée. Avec l’avènement du Consulat et surtout du premier Empire, une certaine liberté́ retrouvée se fait jour, et les goûts sont de plus en plus influencés par la bourgeoisie. 

Sous l’impulsion de l’Empereur, le pays redevient le centre de la création joaillière. 

Toutefois, des difficultés demeurent. En effet, la Révolution a mis fin au système des corporations. La profession se réorganise lentement, mais elle a surtout du mal à répondre à la demande en raison de la rareté́ des matières premières.

Pour faire face, les bijoux les plus anciens doivent être démontés, l’or et les pierres précieuses sont recyclés. À l’époque, les Anglais prétendaient qu’il y avait trois sources pour acheter des diamants : les Indes, le Brésil et la Révolution française !

L’habileté́ des bijoutiers et joailliers prend alors tout son sens !

Issus du néoclassicisme, les bijoux sont empreints de l’influence de l’Antiquité́. La Grèce et la Rome impériale deviennent la référence. 

Toutefois, si la Révolution française a profondément bouleversé les structures sociales et le monde de l’art, les formes stylistiques avaient déjà̀ évolué́. L’intérêt pour l’Antiquité́ s’est développé́ dès le milieu du xviiie siècle grâce aux découvertes archéologiques et notamment aux fouilles d’Herculanum en 1738 et de Pompéi, dix ans plus tard. L’Europe redécouvre ces civilisations et les idéalise. 

L’habillement à l’antique des dames avec de longues robes flottantes, une taille haute sous la poitrine, des manches étroites et un grand décolleté́ convient particulièrement bien au port des bijoux. 

Sous l’influence de l’Antiquité́, la glyptique ou l’art de graver des gemmes en creux (intaille) ou en relief (camée) connaît un engouement sans pareil. Les personnages représentés sont empruntés à la mythologie. Napoléon Ier crée, pour favoriser ce renouveau, une école avec l’Institut impérial des sourds et muets
et fonde un « grand prix » en 1805. Le Journal des dames et des modes du 25 ventôse an XIII (16 mars 1805) évoque cette tendance : « Une femme à
la mode porte des camées à sa ceinture, des camées sur son collier, un camée sur chacun de ses bracelets, un camée sur son diadème ; sur son fauteuil antique, sont des camées […] » 

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Dans le même temps, l’égyptologie fait son apparition avec l’expédition d’Égypte de 1798 à 1801. L’ouvrage de Dominique Vivant Denon paru en 1802 Voyage dans la Basse et la Haute Égypte devient une source d’inspiration. Les femmes portent alors des bijoux inspirés de l’Égypte ancienne, en attestent les représentations de sphinx, de pyramides…

Le scarabée, symbole de résurrection, tient également une place importante. Pour Marie Walewska, sa maîtresse polonaise, l’Empereur fera monter en bague un scarabée pivotant, fabriqué avec un éclat du boulet de canon qui tua son cheval à la bataille de Dresde, le 26 août 1813, lieu et date inscrits au revers. 

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